VIII
AVERTISSEMENT
sur tous les joints, résultats consignés en des centaines de vo­lumes ou d'articles. Pour ne pas effrayer le public par un étalage d'érudition déplacée, on a résisté à la mode de ne pas avancer un fait sans surcharger le bas des pages de notes, de citations ct de renvois. De récents et notables exemples prouvent que ce système a ses partisans et ses avantages.
Après toutes les publications dont la tapisserie a été l'objet depuis un certain nombre d'années, il nous a semblé qu'il res­tait quelque chose à dire. Si la supériorité des tapissiers français depuis la création des Gobelins est un fait unanimement reconnu, le rôle des artisans de notre pays aux époques phis reculées n'avait pas été présenté jusqu'ici sous son véritable jour. On n'avait pas assez remarqué que l'Artois et la Flandre, du moins jusqu'à la Renaissance, faisaient partie intégrante de la patrie française, et que nous avions le droit de réclamer comme nôtres les triomphes et les gloires de ces deux provinces. Par contre, certaines produc­tions étrangères avaient été exaltées outre mesure, au détriment de la vérité historique. Il s'agissait donc de mettre chaque chose à sa place, sans oublier que nous écrivons en France et pour des Français.
Nos vœux les plus ardents seraient comblés si ce livre pou­vait inspirer au public, et surtout à ceux qui ont charge de veiller sur les industries et les institutions nationales, un peu de solli­citude en faveur d'une classe de travailleurs des plus intéres­santes, car elle a contribué, de tout temps et autant que nulle autre, à répandre et à maintenir au loin la réputation du goût français.
J. G.